« La rivière Tobique était une classe incroyable » : Laissez la nature vous enseigner

 
 
fr-HEADER.jpg

ÉCRIT PAR: ELLEN STERNS, ANCIENNE AGENTE DE DÉVELOPPEMENT DES FONDS

Julie McCrum a grandi sur une ferme de 147 acres dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Un arrière-pays sans fin et la beauté des quatre saisons lui ont permis de vivre, comme elle le dit avec nostalgie, « la nature à son meilleur. » L'hiver a apporté les traîneaux et les forts de neige, le printemps les fleurs sauvages et l'été la liberté d'explorer les bois et les champs.

« Mon monde était la nature, la découverte et la joie de la voir à travers un œil d'enfant. C'était incroyable. Les quatre saisons, les couleurs de l'automne... les images sont toujours avec moi soixante-cinq ans plus tard. »

Julie McCrum à la réserve naturelle des terres humides Inglenook  R. Woodward

Julie McCrum à la réserve naturelle des terres humides Inglenook
R. Woodward

Julie décrit son enfance comme si elle sortait d'un conte de fées. Elle nous a raconté des histoires de nids de perdrix, de camp d'été et de canotage avec son grand-père dans le Nouveau-Brunswick rural. Elle se souvient avoir été à ses côtés la première fois qu'elle a entendu l'appel obsédant d'un huard. Il lui a murmuré de ne pas s'inquiéter, c'est juste le huard qui nous accueille sur le lac. Elle dit : « Le doux son de sa voix était rassurant et j'ai appris à aimer cet appel. Je l'aime toujours. » Les parents et les grands-parents de Julie lui ont transmis une profonde appréciation de la nature, trop spéciale pour être oubliée, et elle l'a depuis transmise à ses deux fils.

L'environnement de Julie a continué à changer à maintes reprises, mais son amour pour mère nature a toujours été constant dans sa vie. Son déménagement à Ohio et sa nouvelle vie sur le lac Érié lui ont permis d'apprécier la migration des oiseaux et de se blottir dans le froid de l'hiver. Des années plus tard, un déménagement en Caroline du Sud a signifié dix beaux mois d'activités de plein air, et son appréciation de la nature a commencé à se matérialiser à travers de nouveaux passe-temps : le jardinage et l'observation des oiseaux.

Julie a récemment rencontré un voisin qui avait vu des oiseaux migrer dans la région. Leur petit-fils de neuf ans, Graham, était en visite de Virginie.

Graham

Graham montre son amour pour la nature

Graham montre son amour pour la nature

« J'ai un bébé et une maman ». J'ai louché sur mon écran d'ordinateur pour me concentrer sur la petite caisse en plastique avec deux petits crabes que Graham tenait fièrement devant la webcam. Je n'avais pas été sur l'appel pendant trois minutes avant qu'il ne commence à me montrer sa vaste collection d'animaux de compagnie.

« J'ai toujours eu un faible pour la nature. J'aime collectionner. Quand j'avais cinq ans, j'avais trois terrariums de mousse! »

Au fur et à mesure que Graham a grandi, sa collection s'est enrichie. Les terrariums ont mené aux huîtres, aux cigales, aux bigorneaux, aux coléoptères, aux fourmis, aux crabes, aux poissons et à un lapin. Il a poursuivi son spectacle en disant : « Ma reine des fourmis dans cette éprouvette n'est pas n'importe quel type de fourmi, c'est une reine. Elle mange son morceau de coléoptère que je lui ai donné. Je l'ai mise dans une fourmilière et sa colonie va grandir ici. » Il montra joyeusement une petite boîte à son côté.

Il était évident que même à un si jeune âge, Graham avait un amour pour la faune et pour le plein air. Il a raconté des histoires d'exploration et d'émerveillement et a même partagé son premier souvenir en nature – repérer des cardinaux sur le sentier Bald Cypress près de la plage Virginia Beach avec sa mère à l'âge de trois ans. C'était le coup de foudre et c'est quelque chose que Graham dit ne pas vouloir voir disparaître de son vivant.

« Je veux le conserver pour mes enfants et les enfants des autres, afin qu'à l'avenir, ce ne soit pas seulement un tas de bûches et de bois. Je pense que si vous prenez un arbre, vous devez en replanter un. »

À neuf ans, Graham a déjà de l'expérience dans la plantation d'arbres à l'école. C'est avec fierté qu'il m'a dit : « Maintenant, nous avons de beaux chênes adolescents dans notre cour d'école. »

Comme sa famille, Graham aime la randonnée, la construction de radeaux, de ponts et de bateaux. Son paysage préféré est le littoral. Il a la chance de vivre au bord de l'océan et passe de nombreuses heures à jouer dans son jardin rempli de roches sableuses. Il m'a expliqué comment la rivière d'eau douce s'infiltre dans la baie et devient saumâtre. Mon cerveau est maintenant rempli de nouveaux faits. Il m'a appris beaucoup de choses en une heure.

Graham a rencontré Julie, pour lui, « Mme McCrum », lors d'une visite chez ses grands-parents à Aiken, en Caroline du Sud.

« J'ai essayé de m'asseoir sur une chaise avec un chapeau, j'ai mis des graines pour oiseaux sur le chapeau et sur la chaise et sur ma main. J'étais assis comme ça (il penche la tête vers l'arrière) et ils étaient en train d'atterrir, et ils ne pouvaient pas voir qui j'étais. Je me suis impatienté, alors mes grands-parents ont appelé Mme McCrum et elle a amené son cache pour observer les oiseaux. »

Julie

Julie McCrum avec son oiseau préféré, la mésange bicolore

Julie McCrum avec son oiseau préféré, la mésange bicolore

« Graham a appris que les tritons aiment les vers de farine, quelle variété de graines les oiseaux préfèrent et qui mange du suif ou des graines. Il s'asseyait dans les bois, comptait les oiseaux et enregistrait leur activité... il voulait en nourrir un de sa main - ce n'est pas encore arrivé, mais j'ai confiance que ce sera bientôt le cas. »

Les contributions de Julie et son amour pour notre monde naturel continuent de nous émerveiller. Alors qu'elle enseigne aux jeunes comme Graham l'importance de la nature, nous ne pouvons pas nous empêcher de chanter ses louanges.

« Quel meilleur héritage pouvons-nous laisser? Nous sommes de meilleures personnes pour avoir partagé notre amour des saisons, des couleurs, des oiseaux, des fleurs et notre amour du monde naturel. »

Lorsqu'elle vivait dans l'Ohio, Julie a eu l'incroyable opportunité de partager son amour de la nature grâce à son propre programme pour enfants appelé Magic Mornings. Elle répondait à des questions comme: « Où vont les papillons sous la pluie? » Et « Quels oiseaux construisent un nid dans un arbre ou dans un creux ? » Grâce à ses propres expériences sur la rivière Tobique, Julie a reconnu que les meilleures salles de classe n'ont pas quatre murs. Elle pense que les enfants sont notre avenir, et quelle meilleure éducation que les expériences en plein air qui nous apprennent la curiosité, l'exploration et l'émerveillement?

Il y a quelques années, Julie et ses frères et sœurs ont généreusement fait don de la terre de leur famille, la réserve naturelle des terres humides Inglenook, garantissant ainsi que leur espace naturel le plus chéri continuerait à être une salle de classe, une demeure et une terre humide boisée, à jamais.

« C'est merveilleux de savoir que les terres humides Inglenook seront à jamais sauvages. C'est un héritage à soigner, à respecter et à apprécier... Je sais que les orignaux broutent le cèdre, que les fleurs sauvages percent le sol, que la migration bat son plein et que bientôt, une autre saison commencera. »

Merci à Julie et Graham, et à Emily, la mère de Graham, d'avoir travaillé avec nous pour développer cette merveilleuse histoire. Ce fut un plaisir de la partager avec nos partisans et de tirer des leçons précieuses de deux importants défenseurs de la conservation.

Réserve naturelle des terres humides Inglenook  R. Woodward

Réserve naturelle des terres humides Inglenook
R. Woodward

Eugénie Gaujacq